Entretien avec Ben Plg : Le rap, une musique engagée

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L'interview de BEN plg : « Le rap est une musique politique »

Par Curtis Macé, le 5 décembre 2024

Partager Par son authenticité, sa simplicité et sa franchise, BEN plg rayonne dans le rap français. Un profil rare et détonnant. Pour Booska-P, il revient, sans détours, sur l’été politique agité qu’a vécu la France et donne son avis sur l’industrie de la musique. Près d’un an après la sortie de son premier album Dire je t’aime, le rappeur nordiste fait également le bilan et évoque la suite de sa carrière avec un nouveau projet en approche. Entretien.

Booska-P : Comment as-tu vécu cet été très politique en France ?

BEN plg : C’était particulier pour moi. Je ne l’ai pas bien vécu honnêtement. En tant qu’humain, c’était horrible. J’ai connu les premiers face-à-face aux élections présidentielles entre l’extrême droite et le reste du monde. Cette fois, j’ai eu l’impression qu’on est passé un cran au-dessus. Sur Internet, j’ai senti une adhésion encore plus grande à l’extrême droite avec des supporteurs de Jordan Bardella. C’était effrayant. On est passé pas loin d’une catastrophe. J’imaginais ce qu’il pouvait arriver à mes amis, à nous, avec les intentions stupides et inhumaines de ce parti extrême.

J’ai eu une implication que je ne m’attendais pas à avoir. Durant l’entre-deux-tours, j’ai pris la parole au festival Bonne Aventure à Dunkerque. Je me suis retrouvé à clamer en live : “Le racisme et toutes formes de discriminations, c’est quelque chose que l’on banni ici. Ceux qui soutiennent le Rassemblement National, à mes yeux, la sortie est là-bas. Allez n*quer vos mères”. Évidemment, ce n’est pas une bonne chose d’insulter les mamans des gens, mais je ne regrette pas. J’aime mon pays et les gens qui le composent. Quelqu’un qui veut virer mes copains, qu’il aille se faire enc*ler. On arrive à un moment où il va y avoir des répercussions concrètes sur la vie des gens que tu aimes si l’on ne fait rien.

📷 : @by_kela Cette prise de parole a été pas mal relayée d’ailleurs.

Booska-P : Oui, c’est vrai. Je n’avais jamais vraiment vécu ça. J’ai reçu des milliers de messages avec des menaces de mort et d’agression physique. En même temps, certains m’ont remercié d’ouvrir la bouche. Je suis devenu acteur du bordel, ça n’avait aucun sens. J’ai la chance d’avoir un public émotionnellement engagé dans ma musique. Si tu écoutes mes paroles, il n’y a pas de doutes sur mes engagements politiques (rires). Le rap est une musique politique. Le côté revendicatif du genre est connoté chiant. Je le regrette. Par exemple, Hamza et Gazo revendiquent une certaine liberté. Et ça, c’est politique.

Regrettes-tu le manque de position de certain(e)s rappeurs/rappeuses durant les élections ?

BEN plg : Il y en a plusieurs qui se sont sorti les doigts, même si certains se sont chiés dessus. Quand j’étais petit, je me disais qu’on n’était pas, nous les artistes, des éducateurs. Aujourd’hui, il faut partager ses émotions et pensées. Cependant, il ne faut pas donner des consignes de vote. Ça n’a rien à voir. Je ne suis pas Che Guevara. À la base, la musique, c’est du plaisir. Dans mes lyrics, je raconte ma vie. Les élections ont eu un impact dans ma vie. Donc c’était naturel de ne pas ignorer le sujet.

Début juillet, tu as participé au concert Grünt sur la place de la République de Paris, en pleine période d’élections législatives aux côtés de Prince Waly, Jok’Air ou encore Jäde. L’objectif était de contrer la montée au pouvoir de l’extrême droite, représenté par Jordan Bardella. Pourquoi as-tu accepté l’invitation de Jean Morel ?

BEN plg : Pour apporter du contexte, Jean Morel m’a appelé trois jours avant l’événement pour me demander si je voulais participer. J’ai dit oui direct. C’est un super souvenir. C’est peut-être con, mais ça m’a permis de comprendre que je n’étais pas tout seul. Le message était clair et net : “Attention, ça va partir en co*illes, il faut agir.” Après, on était devant des convaincus à Paris. La prochaine étape, c’est de davantage se mobiliser dans le reste du pays, dans des endroits où les fafs sont en nombre.

Une grande majorité de la jeunesse s’est investie après les résultats des européennes et du premier tour des législatives. Selon toi, les jeunes d’aujourd’hui sont-ils autant apolitiques que les gens pensent ?

BEN plg : La jeunesse est plus concernée que jamais. Elle est même déterminée. La conscience collective s’élève sur de nombreux sujets, ce qui n’était pas le cas par le passé. On ne peut pas dire que les jeunes sont apolitiques, c’est débile. Sinon, il n’y aurait personne dans mes concerts (rires).

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