Par Curtis Macé, le 29 novembre 2024
Pour la sortie de son troisième projet Apocalypse, Gazo se livre avec pudeur. Ce premier album célèbre, déjà, une carrière riche en succès (et en streams) et surtout une évolution artistique singulière dans le rap français. À 30 ans, le membre éminent de BSB est sûr de ses forces et déborde d’ambitions : celles de conquérir la France entière sans délaisser son public de la première heure. Un défi à la hauteur de son talent. Entretien.
Gazo : Merci, ça fait plaisir. Comme tu as dit, on voulait revenir avec un gros projet. L’état d’esprit était de débarquer avec un album ayant le potentiel d’avoir une tracklist entière convertible en single d’or. C’est un truc qui nous intéressait beaucoup avec Sherko. Après, on n’a pas conçu Apocalypse pour être un blockbuster. C’est plus le public qui transforme un album en blockbuster avec l’attente. On voulait vraiment délivrer un message fort et faire des gros sons. Je voulais être à la hauteur des attentes du public.
Comment se sent Gazo en tant qu’homme et artiste actuellement ? On a le sentiment que tu as officiellement changé de statut ces derniers mois.
Je me sens super bien. J’ai la chance d’être bien entouré et d’avoir une bonne pression. Elle n’est pas du tout négative. Apocalypse va être décisif dans mon changement de statut. C’est un peu comme ça que je vois chaque sortie de projet. Je ne suis pas quelqu’un qui en envoie souvent. Avec Apocalypse c’est quitte ou double : soit on passe un step, soit on reste bloqué. C’est le premier album et le troisième projet au total, sans compter celui en commun avec Tiakola. C’est un moment décisif dans ma carrière.
Je ne sais pas comment me définir, mais je connais ma valeur. Il y a encore du travail, rien n’est acquis. Je ne suis pas au maximum de mon potentiel. Ce n’est que le début. Il faut rester au top pour marquer l’histoire. Quand tu vois les carrières d’autres artistes, il faut continuer de travailler pour avoir une longévité. Tant que je suis là, j’ai envie d’être chaud.
C’est le moment que j’aime le plus car je vais enfin savoir si les gens se prennent les morceaux ou non. C’est une période très fatigante, mais c’est le jeu.
Déjà, il y a les problèmes de la vie, que tout le monde affronte, et l’âge. J’ai pris en maturité et en expérience. C’est un tout. Avec le temps, on s’améliore et on a envie de tester de nouvelles choses.
Oui, c’est vrai. Je n’ai jamais été bloqué. C’est juste qu’il y a un moment pour tout. Si j’avais fait autant d’interviews ou d’événements avec le public par le passé qu’actuellement, ça n’aurait pas eu le même impact. Pour les release party, on voulait remercier celles et ceux qui ont précommandé l’album en avance. Ces personnes m’ont apporté un soutien fort. Je me sens redevable. Aller à leur rencontre et leur faire découvrir des titres en avance, c’est la moindre des choses. D’habitude, je fais des plus grandes salles donc c’était cool de partager un moment privilégié avec eux. Ils ont pu découvrir des titres en exclusivité. On a été stratégique. Par exemple, à Caen, on a lancé le featuring avec Orelsan (ndlr : « Optimale »). Après, on n’a pas créé le concept de realease party dans des salles de concert. Kanye West et Ty Dolla $ign nous ont inspirés.
Incroyable. Pour être honnête, je ne m’attendais pas du tout à ça. Je découvre en même temps que toi ce phénomène. Concernant « Nanani Nanana », Sherko me disait que c’était LE hit du projet. Personnellement, j’aime ce titre mais ce n’était pas une évidence. J’ai créé « Nanani Nanana » pour régaler mon public.
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